Quelle n’a pas été ma peine et ma surprise ce matin en apprenant que toi ; le colosse Cailaren, venait de quitter notre terre pour regagner un ciel d’éternité. Mais ça ne serait pas te faire honneur que de pleurer encore et encore, ou de geindre comme cet enfant qui vient de perdre sa « peille », oubliée ici où là, en croyant ne jamais s’en remettre…
Toutefois, sache que je regretterai de n’avoir plus le loisir d’entendre de mes oreilles cette voix juste, puissante et suave à la fois, que tu savais faire souffle, ou soufre ; de brise en tempête ; d’orage en éclaircie,… d’une syllabe à l’autre… pour mieux faire ressentir à ton cher auditoire, tout le poids et la profondeur de tes pensées nocturnes, posées sur tes écrits matinaux.
Je regretterai aussi nos repas animés « au bureau », avec la papé Dagnac.
Ces repas pleins « d’amista », ces repas remplis « d’âme », tu sais, celle qui nous anime, celle qui nous porte, celle des amis, des « compagnons », celle de ceux qui partagent le pain, et le vin,… celle qui ne meurt jamais…
C’est maintenant dans ma tête, mon fidèle ami, que je t’entends déclamer… toi que j’ai rencontré il y a près de 10 ans, dès mes premiers pas dans ce métier de « passeur de mots », toi qui m’a appris toute la passion qu’un écrivain peut avoir à transmettre la parole juste, toi qui m’a donné le goût d’aimer mettre au monde et donner la vie aux verbes des autres.
À mon tour, cher Michel, d’essayer de trouver ces mots justes que tu savais tellement bien manier, et avec lesquels nous aimions jouter dans nos discussions subtiles ou futiles, souvent engagées et toujours amicales, qui se terminaient immanquablement par une grande partie de rires et une indicible connivence.
Va l’ami.
Vole, toi le l’homme épris de liberté, toi qui a passé une partie de ta vie à traverser les océans pour transmettre (eh oui, encore transmettre) le savoir à toutes ces petites têtes, blondes, brunes, rousses, frisées ou non… aux quatre coins du monde.
Je suis sûr que là où tu vas, tout comme ici-bas, tu ne manqueras pas de t’attirer les sympathies, tant tu es quelqu’un « d’aimable » ; tu sais, comme j’aime rendre leur sens aux mots… « aimable » signifiant pour moi : « celui que l’on aime aimer ».
En tout cas, tu vas nous manquer Michel, mais ta voix, tes rires et tes bons mots résonneront à jamais dans ma tête. J’espère perpétuer ici bas ton amour et ta passion à « passer les mots ».
A Diéu l’ami.
Christophe Lahondès
1 commentaire
Kathy Dauthuille · 30 novembre 2018 à 15 h 36 min
Bonjour et en même temps au revoir à Michel que j’ai si peu connu mais qui a su mettre une âme forte en lisant mes textes avec cœur.
Je suis très peinée de sa disparition car le courant passait bien entre nous et qu’il mettait un côté yan dans l’interprétation de mes écrits.
Le 5 janvier, il devait être présent à Arles et s’habiller en mage pour la circonstance. Mais là où il est, il est le mage en son royaume et tous mes hommages vont vers lui ; je penserai au mage invisible, qui un soir, dans une grotte ésotérique de Nîmes, a illuminé de sa voix quelques une de mes pages tenues à bout de bras.
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