Alors que les questions religieuses sont toujours plus présentes dans notre société et engendrent bien des tensions, nous tenions à donner la parole à Abbes Lamaalen pour son roman l’Imposture, publié chez Nombre7.
Dans ce roman érudit et sincère, on plonge dans l’histoire des religions, sans faux-semblants.
Bonjour Abbes Lamaalem, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Abbes Lamaalem – Écrivain autodidacte, je me suis consacré à l’écriture à la suite d’un divorce mal assumé, né en 1950 à Hennaya « Algérie » d’origine marocaine, je suis un écrivain qui se dit “citoyen du monde”. Mes romans traduisent généralement le mal être de l’existence. Je dénonce une société en crise d’identité qui se cherche dans les méandres de la médiocrité. Autodidacte éclairé, intellectuel à mes heures perdues, je deviens est un observateur attentif à tout ce qui m’entoure. “Quelle plus belle fiction que notre réalité de tous les jours. La vie, le monde est un terreau fertile pour y puiser toute l’essence de mes romans”.
Et pouvez-vous présenter votre nouveau roman, l’Imposture ?
Abbes – L’imposture est un roman qui dénonce la dictature religieuse et qui remet en place la raison, souvent remise en cause par la culture de l’absurde. L’imposture c’est l’histoire d’un homme, professeur d’histoire et d’archéologie qui part en guerre contre les intégrismes religieux d’où qu’ils viennent. Il dénonce l’absurdité d’une croyance qui au lieu d’engendrer l’amour n’a fait qu’amplifier la haine de l’autre. La religion n’est en fait qu’un fantasme que l’être humain se donne pour justifier son existence. La crédulité humaine a vomi l’existence de l’omniscient, ce dieu si souvent imploré mais constamment absent. Le professeur par ses conférences va essayer de remettre en place cette raison que la religion avait reléguée à l’anonymat. Sa lutte contre l’obscurantisme va le conduire vers une mort certaine.
La question religieuse vous a-t-elle toujours intéressée ?
Abbes – La religion n’a commencé à m’intéresser que lorsque les intégristes religieux ont commencés à manifester leur idéologie religieuse par des attentats lâches et vils. Ma réponse, à ces lâches esclaves de leur obscurantisme, était de tout faire pour remettre en place la raison, mère de l’humanité.
Votre roman, fait écho aux situations sociales actuelles, dues notamment à la difficulté du vivre ensemble, liée aux religions.
Existe-t-il un chemin pour que les religions puissent s’accommoder les unes aux autres selon vous ?
Abbes – Il n’existe pas de chemin de traverse pour réunir les religions. Chaque religion puise sa force dans sa spécificité propre ce qui implique la culture de la différence. Les intégrismes religieux représentent le cancer de la pensée religieuse donc une barrière pour qu’il y ait un chemin de traverse entre les différentes religions.
Vous êtes né en Algérie et vivez à Lille. Quel regard portez-vous sur les récents événements qui soulèvent le pays et poussent les algériens dans la rue ?
Abbes – L’Afrique, berceau des dictatures, ne faillira pas à sa tradition, donc le soulèvement des Algériens pour que l’Algérie se dote d’une véritable démocratie va échouer pour la simple raison que le pays est gangrené par une corruption qui va au-delà de l’entendement. Les forces du mal en Algérie n’attendent que le prétexte de se manifester. J’espère pour le pays une démocratie à l’occidentale loin de la dictature religieuse.
Olivia Mahieu – Rédactrice web chez Nombre7 Editions