Et si tous ensemble, nous prenions la résolution la plus folle de l’année ?
Nous n‘avions pas prévu de débuter l’année par un coup de gueule mais chassez la nature, elle revient au galop. Et la nôtre, c’est très clairement le politiquement incorrect !
En ce début du mois de janvier, nous avions envie de revenir sur un sujet brûlant, une expression mise à toutes les sauces mais qui vous touche de plein fouet, chers amis auteurs, celle du plafond de verre.
Le plafond de verre littéraire
Le plafond de
verre est une expression apparue aux États-Unis à la fin des années 1970. Elle
désigne le fait que, dans une structure hiérarchique, les niveaux supérieurs ne
sont pas accessibles à certaines catégories de personnes.
Souvent réservée à la place des femmes dans le monde professionnel, cette
expression est maintenant utilisée pour désigner toute situation dans laquelle
un individu est confronté à un réseau de pouvoir auquel il n’a pas accès.
Vous voyez où je veux en venir ?
Je suis certaine que vous rêvez tous et toutes de pouvoir toucher les maisons d’édition renommées, la presse, les libraires et même les lecteurs … mais que ça coince.
Les maisons d’édition parisiennes pratiquent un entre-soi bobo-parisiano-intellectuel affiché et prennent plaisir à éditer les auteurs membres des salons où l’on cause mais où la vraie vie ne pénètre jamais. Bien entendu, chaque rentrée littéraire réserve son petit nouveau, sorti de nul part. Sauf que souvent, ce jouvenceau littéraire n’est autre que l’ami d’amis d’amis …
Il reste peu de place à l’inconnu.
Les journalistes, c’est bien simple, ils crèvent la dalle. Leurs journaux vont mal, ils sont maltraités et subissent de plein fouet le désamour du public. Aussi, pour ne pas froisser celui qui reste, ils rentrent dans les clous. Gentils, sages, peu audacieux. Rares sont les journalistes, notamment littéraires, à sortir des sentiers battus par Gallimard, Robert Laffont & cie.
Il reste peu de place à la curiosité.
Les libraires vont mal aussi, détrônés par Amazon, la Fnac … Ils préfèrent se ranger du côté des valeurs sûres. Musso, Nothomb, Pennac …
Il reste peu de place au risque.
Les lecteurs maintenant. Ils ronronnent, lovés dans leurs rituels. Habitués à leurs chouchous, ils n’en démordent pas, même si ces derniers se vautrent lamentablement. Faut dire aussi qu’on lit parfois de tels mauvais livres, que ça coupe l’envie de découvrir d’autres écrivains.
Il reste peu de place pour les surprises.
Et les auteurs piaffent impatience, d’impuissance face à ce triste panorama qui en fait les « laissés pour compte de la littérature »
Pourtant, les français lisent toujours et il y a de la place pour tous aujourd’hui.
La France n’est pas Paris et les talents ne sont plus seulement des anciens de la Sorbonne ou de Khâgne.
Montpellier, Annecy, Lyon, Lille, Nantes et même les zones rurales de Camargue, du Marais Poitevin ou de la Baie de Somme regorgent de talents qui ne demandent qu’à s’exprimer, partager leurs romans, leurs histoires.
Nous savons tous les deux que le monde sommeille par manque d’imprudence
Jacques Brel
Et des talents, nous en connaissons !
A condition bien entendu de produire du bon, du vrai, du sincère. De mettre ses tripes sur la table.
Les mous du genoux, les sans personnalités, les timides, ceux qui refusent le numérique, les salons littéraires, les séances de dédicaces, qui ne jouent pas le jeu de la rencontre, des échanges ne peuvent réussir au-delà de leur famille. Monde cruel mais si vous voulez vendre un peu plus que 50 exemplaires, il faut bien regarder la vérité en face…
Et Nombre7 de vous informer, de vous alarmer !
Le marché du livre, nous le connaissons bien. C’est pourquoi nous cultivons une véritable différence reconnue par nos partenaires, ceux qui acceptent de sortir de leur zone de confort. Car oui, ils existent. Ils sont peu nombreux mais ils sont là, fidèles à nos valeurs et à nos auteurs.
Cultura, Espaces culturels Leclerc, certaines librairies, les organisateurs de salons, certains journalistes osent la nouveauté, la différence. Merci à ceux-là et à tous ceux qui voudront bien cultiver leur curiosité et enfin réserver un peu d’attention aux talents révélés par nos « petites » maisons d’édition.
De notre côté, nous continuons à œuvrer jour après jour, à vos côtés pour tenter d’exploser ce plafond de verre et changer, ne serait-ce qu’un peu, l’histoire de l’édition et le destin des auteurs.
Olivia Mahieu
Rédactrice web