Quid de la transition numérique ?
Exit les vinyles et les cds, la musique s’écoute dorénavant en streaming, sur des plateformes d’écoute en ligne. Spotify, Deezer ont révolutionné notre consommation de musique. Un peu en décalage dans le temps, le livre vit lui aussi sa révolution digitale, pour le meilleur ou pour le pire ?
L’expression “transition numérique” est sans doute l’une des plus recherchées sur Google avec “films porno”. Mais ça, c’est une autre histoire 🙂
L’une des répercussions de cette transformation digitale de la société est le bouleversement complet de nos modes de consommation et notamment concernant les biens culturels.
Musique et Mp3
L’industrie musicale a, lors de l’avènement du mp3, sous estimé ce format révolutionnaire et la possibilité d’un changement radical de notre consommation de musique, laquelle s’est déplacée en un clin d’oeil sur le web.
L’industrie a bien tenté de lutter contre le phénomène, certaines maisons de disque refusant catégoriquement que leurs artistes soient autorisés à diffuser leurs titres sur des plateformes musicales. C’en est suivie une période compliquée pour le secteur.
Sous la pression des consommateurs – notamment celle des jeunes gens, à la fois grands utilisateurs de musique mais également de nouvelles technologies – et de la digitalisation de la société, il a bien fallu que le secteur s’adapte. Il s’est tellement bien adapté que depuis 2015, il repart à la hausse, laissant ravis les actionnaires, les artistes et les consommateurs.
Livre et liseuses, livres et Amazon
Quelques années plus tard, c’est à l’industrie du livre de subir la pression digitale.
En effet, le numérique prend une grande place dans les habitudes des lecteurs et on estime à plus de 20% les utilisateurs de livres numériques en France. Liseuse, tablette mais aussi smartphone, les supports numériques se diversifient. Mais contrairement aux consommateurs de musique ayant totalement reporté leurs actes d’achat sur le numérique, le développement du livre digital n’induit pas une baisse de la lecture papier. En effet, les lecteurs restent attachés au plaisir de l’objet et font une utilisation raisonnée de la technologie.
Très pratique dans le train ou en voyage, la liseuse est plutôt délaissée au profit du livre papier pour une lecture quotidienne. L’expérience du papier reste irremplaçable et les deux supports s’enrichissent l’un l’autre. Ceux qui avaient prédit la mort des livres se sont trompés.
L’autre révolution numérique, plus inquiétante peut-être, est vraisemblablement celle de l’édition par les acteurs de la distribution. Le géant américain Amazon vient en effet de se doter d’une plateforme d’auto-édition.
Ce qui en soi, constitue une nouvelle opportunité pour les auteurs de publier leurs ouvrages.
Avec toutefois la question sous-jacente suivante : que sera l’avenir de l’édition si elle ne dépend que d’un seul acteur, plus puissant, plus riche, plus fort que les autres ?
Olivia Mahieu – Rédactrice web chez Nombre7 Editions