L’édition et le livre-boomerang

Selon le Centre national du livre (CNL), 91 % des français – échantillon de 1000 personnes – se déclarent lecteurs à des degrés divers (d’un livre lu à plus de cinquante par an). Combien d’entre eux sont également apprentis écrivains et rêvent de voir leur roman en bonne place à la Fnac, chez Cultura, chez Sauramps, Mollat et au Furet du Nord ?

N’en avez-vous rêvé vous aussi mes chers auteurs ?

Et vous le savez, malheureusement, peu d’entre eux verront leur souhait se réaliser. Comme les vôtres parfois, ils se sont cognés aux heurtoirs des belles portes parisiennes.
Dans le domaine de l’édition, le Père Noël n’a jamais existé …

Et lorsque l’on parle d’édition, certains d’évoquer le “livre-boomerang”, celui qui part et revient toujours au même endroit, c’est à dire sur le bureau. Bien entendu sans avoir raflé les 10 000 € de la case publication.

Les maisons d’édition les plus connues reçoivent entre 3 000 et 6 000 propositions par an et publient très peu de premiers romans … je vous laisse faire le compte de livres-boomerang qui rentrent à la maison auprès de leurs parents-auteurs.

L’édition est un marché !

Nombre7 éditions Et pensez-vous que seul le talent aujourd’hui régit les choix des éditeurs ? que nenni ! La notion de marché a envahi le secteur et celui ou celle qui sera édité, sera celui ou celle susceptible de vendre. Beaucoup.
Editer un auteur pour 500 exemplaires ? pensez bien que Flammarion n’en a que faire ! Rafler les prix littéraires, écouler un grand nombre d’exemplaires, satisfaire les associés, générer du cash … voilà l’envers du décor que l’on ne dit pas mais qui existe bel et bien.

Si en plus, vous avez la malchance de ne pas être fils ou fille de, journalistes, happy few dont le tonton s’appelle Guillaume Musso et si vous n’appartenez pas au cénacle parisien … vos chances de voir votre ouvrage édité par Gallimard ou Robert Laffont sont presque nulles.

Mais publier un roman reste possible !

Toutefois, éditer un roman, n’est pas un rêve inaccessible et certains.nes l’ont bien compris avec notamment l’auto-édition qui a le vent en poupe ces dernières années.
Lesquelles réservent de belles surprises. Nous avons déjà parlé ici (comment devient-on écrivain ? ).
Toutefois, là encore, si les belles histoires existent, elles restent isolées.

Aussi c’est en toute conscience du fonctionnement de l’édition, sans se bercer d’illusions que l‘on peut atteindre son objectif. Il suffit de faire les bons choix et de toquer aux bonnes portes.

Si vous êtes là, on peut considérer que vos choix furent bons 😉
N’hésitez pas à commenter cet article avec vos témoignages, si toutefois, vous aussi, vous avez tenté l‘aventure de l’édition traditionnelle.

Olivia Mahieu – Rédactrice web chez Nombre7 Editions

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Gilles Arnoult

Éditeur et Directeur chez Nombre7 Editions, c'est un parcours multiple qui m'amène aujourd'hui à intervenir dans cet environnement littéraire qui m’a accompagné toute ma vie. Je suis à présent acteur de ce secteur avec un projet destiné à faire émerger de nouveaux auteurs et définir une "nouvelle frontière" pour l'édition.

1 commentaire

Terrevive · 9 septembre 2018 à 7 h 15 min

Je dirais qu’il y a la reconnaissance en tant qu’écrivain et la vente des livres. Quelquefois, les deux vont ensemble et quelquefois pas et c’est ce qui est le plus étonnant.
D’un côté, on peut se sentir comblé et de l’autre frustré ; c’est un état très particulier que je vis dans cet art. Et aussi trouver un éditeur ou pas : un grand éditeur ou un petit éditeur. Après, il y a la possibilité de s’éditer soi-même.
Des facteurs très complexes qui entrent en compte dans cet art de l’écriture et de la rencontre avec le public.

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