A mon ami Bruno
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, un éditeur prend souvent la plume, pour dire son bonheur, pour dire merci, pour encourager, pour écrire ses doutes, pour parler de ses craintes, mais aussi, plus rarement, d’hurler sa douleur. Et c’est pour hurler qu’aujourd’hui je me mets au clavier. Mais non pas pour hurler de chagrin, même si j’en ai beaucoup, mais pour hurler mon admiration et mes hommages à cet homme plein de vie qu’était notre ami Bruno Bourdiol, Président Fondateur de l’Union des Auteurs et Créateurs d’Art.
Nous nous sommes rencontrés il n’y a pas si longtemps, trois ou quatre ans au plus, au cours d’un salon du livre où tu m’expliquais vouloir fédérer auteurs et créateurs du Languedoc Roussillon. Nous avons accroché tout de suite, autour de quelques huîtres, de saucisson et de vin blanc que j’avais dégotés pour un apéritif improvisé convivial avec les auteurs. Ce jour-là, j’avais trouvé plus entreprenant, plus ambitieux (plus fou peut-être…) que moi ! Et justement, c’est probablement cela qui nous a rapprochés autant… Et qu’à cela ne tienne, bien que perplexe, je t’ai suivi, nous avons échangé philosophie d’abord, notre passion commune, puis immédiatement tu m’as accordé ta confiance, et une complicité s’est installée entre nous.
Depuis nous avons conduit de nombreux projets, pour toi d’abord, puis pour les auteurs que tu as édités et qui ont pu bénéficier de ta généreuse implication pour leur trouver des places dans des salons et leur organiser des marchés des créateurs et autres rencontres.
Lorsque tu es venu en avril dernier à un Vendredi de Nombre7 avec des membres de ton association, tu me disais combien tu avais de plaisir à être parmi nous au milieu des auteurs, que ça te donnait de la force pour surmonter les vicissitudes de ton quotidien douloureux. Et chaque fois que la douleur te laissait du répit, tu ne pensais qu’à tes livres et à tes auteurs…
Lundi matin tu m’appelais pour que l’on refasse des ouvrages en urgence pour un auteur qui en avait un besoin (comme toujours) impérieux… Et bien sûr tu ne manquais jamais de me dire que nous dînerions ensemble bientôt, et encore que tu passerais me voir au bureau, mais le sort en a décidé autrement.
Comment me faire à l’idée que tu ne m’appelleras plus de bon matin ?
Comment me faire à l’idée de ne plus recevoir tes messages pleins d’amitié et de sincérité ?
Comment me faire à l’idée de ne plus partager nos envolées philosophiques matinales ou tardives…
Si l’on ne choisit pas sa famille, on choisit ses amis, et je suis très fier que tu m’aies compté parmi les tiens. Je regrette que nous ne nous soyons pas rencontrés plus tôt, mais quel bonheur de t’avoir connu et quelle chance de t’avoir eu comme ami.
Maintenant à nous de perpétuer ta mémoire à travers nos actes, en suivant ton exemple d’opiniâtreté, de courage et d’amour, sans jamais oublier que tu nous regardes de là-haut.
Adieu mon ami Bruno, je ne t’oublierai jamais.
Christophe Lahondès
N.B : Toute l’équipe de NOMBRE7 se joint à moi pour présenter nos sincères Condoléances à Laurence, l’épouse de Bruno, ses enfants et petits-enfants.
1 commentaire
Terrevive · 13 juillet 2018 à 14 h 07 min
Bruno Bourdiol avait une expression littéraire pleine d’images, de poésie, de force également. La beauté de ses phrases me ravissait.
C’était aussi un être chaleureux et avenant. Merci à lui pour tout ce qu’il a créé.
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