Perdre un bébé est une terrible épreuve, mais c’est le sentiment de ne pas être reconnu comme un parent à part entière, ou d’être oublié, qui est encore plus difficile ensuite.
Dans son ouvrage intituléLe Ventre Vide, Nadia Bergougnoux rapporte le deuil qu’elle a traversé, celui d’autres parents rencontrés sur internet, mais aussi comment la société française actuelle a prolongé leur douleur en les privant d’identité.
Quelle reconnaissance pour les parents qui perdent leur enfant ?
Lorsqu’un mari perd son épouse, il devient « veuf », lorsqu’un enfant perd ses parents, on le nomme « orphelin »… Mais comment appeler une maman ou un papa qui a perdu son enfant ?… Le mot « parange » existe déjà depuis des années sur la toile, les forums et les réseaux sociaux.
Paranges, un mot pour dire le deuil des parents
Contraction de « parent » et d’ « ange », il suffit d’inscrire ce mot dans un moteur de recherche pour voir s’afficher des milliers de résultats.
Nadia Bergougnoux a perdu un enfant il y a plus de 20 ans, et se bat aujourd’hui pour que l’Académie Française reconnaisse le mot « PARANGE » et l’enregistre dans le dictionnaire. Son livre est le viatique de son combat, la preuve que des millions de parents seraient soulagés, compris, aidés, soutenus, si ce mot entrait dans les dictionnaires français. Elle souligne :
« Notre demande englobe, non seulement les parents ayant subi un deuil périnatal, mais aussi tous les parents ayant perdu un enfant, quel que soit l’âge de son décès »
Créée il y a 3 ans, la pétition de Nadia Bergougnoux a récolté à ce jour plus de 45 400 signatures et le soutien de plusieurs personnalités, dont la Première dame de France Brigitte Macron, et l’amoureux de la langue française Bernard Pivot. Ce chiffre impressionnant est toujours insuffisant pour Le Larousse et l’Académie française qui expliquent que l’usage et la réputation du mot sont aussi à prendre en compte.
Le Ventre Vide, ouvrage militant et soutenant pour tous les paranges
Le livre-témoignage Le Ventre Vide a été écrit avec l’accord et la coopération de dizaines de paranges, rencontrés par Nadia Bergougnoux sur son Facebook.
Après la perte d’un bébé, il ne nous reste que quelques souvenirs : un prénom, une date, des photos parfois, pour les faire exister… Mais quoi de la douleur des parents et de leur reconnaissance dans notre société ?
Nadia Bergougnoux a alors rassemblé et couché sur le papier les témoignages de paranges, hommes et femmes, qui ont eu le courage de lui livrer leurs histoires, entre douleur, fierté et amour.
Cet ouvrage autobiographique témoigne d’une histoire forte sur le deuil périnatal et du double combat mené par l’auteure depuis plus de 20 ans pour délivrer les paranges en permettant leur identification et la reconnaissance du deuil vécu.
Le Ventre Vide est une manière de faire exister leur enfant à travers des mots et lui donner vie aux yeux des autres, une nouvelle pierre à l’édifice de la reconnaissance des paranges.
A propos de Nadia Bergougnoux
Nadia Bergougnoux est « tombée » dans l’écriture en 2007, à la suite de nombreux voyages. La nostalgie, l’envie de partager ? Un cahier traînait-là et les mots se sont alors enchaînés pour ne plus jamais se tarir.
Comme sous l’effet d’une drogue douce, l’écriture est devenue pour Nadia la meilleure façon d’aller vers les autres, d’ouvrir des horizons méconnus et de communiquer.
La Quête d’Elsa, sa saga en trois tomes, s’inspire largement de ses voyages en Asie, coin du monde qu’elle affectionne. Nadia Bergougnoux ne s’adonne pas simplement à sa passion de la rédaction, elle s’engage corps et âme dans les combats, avec ce 4ème ouvrage Le Ventre Vide, face au tabou du deuil périnatal suivi du roman Un Pont entre Deux Mondes, qui évoque la vie d’une jeune Gitane. Des histoires qui la touchent, avec sa plume comme messagère.