Littérature populaire Nombre7La littérature populaire s’élève contre les médias

Peut-être avez-vous assisté dernièrement à ce petit “clash” sur Twitter entre Franck Thilliez, auteur à succès et Marine Landrot, journaliste de Télérama ?
Celui-ci nous a donné envie de nous interroger sur ce qu’on appelle la littérature populaire et sur ses rapports avec la critique.

Fin mai, Télérama publiait un billet sur son site, intitulé “En vacances avec Franck Thilliez” lequel faisait état d’un sondage qui va tous nous faire plaisir : 80 % des Français n’envisagent pas de partir en vacances sans un livre. C’est le moment, chers auteurs, de faire fonctionner votre créativité pour booster votre visibilité.

La suite du billet malheureusement, va nous faire vite oublier les résultats du sondage, la journaliste regrettant amèrement que les 4 auteurs préférés des français pour la période estival soient Musso, Chattam, Diker et Thilliez … des auteurs à grand tirage qui font la une des devantures de tabac, des librairies de supermarchés, de la Fnac … mais qui sont invisibles ou presque dans les librairies de Saint Germain des Prés et consorts.

C’est que la littérature populaire qui pourtant se vend très bien, n’a pas bonne presse.
Les quelques mots de Marine Landrot dans son introduction pose le ton : “De la variété, de l’appétit, de l’élévation.” Bien entendu, ce ne sont pas les auteurs de best-sellers cités précédemment qu’elle évoque ainsi …

D’où vient donc cet éloignement entre littérature populaire et médias littéraires ?

Ainsi Marc Levy, considéré comme le romancier français le plus lu au monde, traduit en 48 langues, est sans cesse massacré par la critique.

Quel paradoxe que ce pays où d’un côté on trouve des auteurs auréolés d’une très belle reconnaissance populaire mais cibles régulières des critiques et les auteurs étudiés et plébiscités par la critique, à qui l’on attribue les prix littéraires et dont pourtant les ventes de livres sont au plus bas.

Il est difficile de comprendre réellement un tel désamour pour les auteurs qui réussissent, attitude purement franco-française alors qu’aux Etats-Unis, les auteurs grands publics sont admirés et encensés par la presse …

Si en France, la réussite populaire reste suspecte et provoque bien souvent moquerie, jalousie, voire mépris, cela ne peut être la seule explication.
Est-il possible que les médias littéraires, ceux qui se font et se défont à Paris, tels des salons de cours, apprécient peu l’accessibilité, la fantaisie de ces auteurs qui veulent divertir avant de chercher à faire passer un message sans volonté aucune de bousculer les codes de la littérature, de s’interroger sur le fonctionnement du monde et qui n’usent pas de références savantes dans leurs ouvrages …?

Chez Nombre7, où nous prônons la culture pour tous et avons à cœur de proposer un grand choix d’auteurs afin que chacun puisse vivre son moment de plaisir, livre à la main, cette attitude de l’intelligentsia parisienne nous échappe …
Cf. notre ligne éditoriale

Nous sommes curieux de votre avis sur la question, n’hésitez pas à laisser vos commentaires ici ou sur notre page Facebook (mettre le lien).

Nous laisserons le mot de fin à Franck Thilliez répondant à Télérama

Je remercie du fond du cœur cette journaliste qui démontre que le combat pour la défense de la littérature dite populaire est bel et bien toujours d’actualité.

Olivia Mahieu – Rédactrice web chez Nombre7 Editions

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Catégories : Actualité

Gilles Arnoult

Éditeur et Directeur chez Nombre7 Editions, c'est un parcours multiple qui m'amène aujourd'hui à intervenir dans cet environnement littéraire qui m’a accompagné toute ma vie. Je suis à présent acteur de ce secteur avec un projet destiné à faire émerger de nouveaux auteurs et définir une "nouvelle frontière" pour l'édition.

4 commentaires

Isabelle BARTHELEMY · 19 juillet 2018 à 19 h 24 min

Bonjour à Olivia Mahieu, qui vient de rédiger cet article dans l’Agora de Nombre 7.
Twitter est décidément le lieu où se passe l’actualité tous les jours au fil des heures !
Ainsi, Twitter agit comme un baromètre permanent des tendances et réflexions .
Tant mieux, lorsqu’il s’agit de favoriser l’échange et la réflexion sur un sujet tel que celui des auteurs, de leurs livres et de leur lectorat mais aussi, bien sûr, des critiques littéraires.
Débat mâché et encore remâché au sujet de la littérature avec un petit « l » et la Littérature avec un grand « L » !
Thilliez est lu et TANT MIEUX … Ses livres sont source d’évasion et de plaisir !
Nous ne sommes pas en Université de Lettres, nous sommes dans la vraie Vie, celle où il s’agit de se laisser porter par une histoire dans l’illusion consentie de réalité entre Auteur et Lecteur tous les deux avec un grand « A » et un grand « L ».
L’argent et le succès surtout dans le domaine artistique littéraire donne des boutons à certains sur notre Territoire. Cela est interprété comme un signe de Vulgarité ! Soit !
Qu’est-ce que cela peut faire ? Vive les histoires et les livres qui nous transportent ! Tous les livres, et ceux que nous avons choisis car leur titre nous parle. Nous avons le droit d’aimer toutes les Littératures, même celles les plus Underground et bien évidemment celle catégorisée Populaire.
Alors, oui il est de notre Responsabilité de ne pas se sentir influencé, diminué et/ou blessé par la Critique ! Elle n’est que critique, Rien de plus. Rien de Moins.
Écrivons. Lisons. Partageons encore et encore et que l’été nous fasse aimer, réfléchir et rêver.

Isabelle BARTHELEMY

Terrevive · 20 juillet 2018 à 10 h 50 min

Bonjour,
L’acte de lire me semble être le plus important ; que ce soit dans un domaine déterminé ou pas. Les médias aiment classifier ; les dénominations qu’ils donnent, surtout quand elles sont liées à l’argent, sont faites pour provoquer.
Cela me fait penser à l’engueulade entre Serge Gainsbourg et Guy Béart au sujet d’art mineur et d’art majeur dans la chanson.
La même chose se reproduit dans tous les arts.
Alors, évitons de juger ; l’expression de l’art comme chaque artiste ou auteur le ressent est l’essentiel ; chacun trouvera ce qui l’attire pour son plaisir personnel.

Françoise Vielzeuf · 20 juillet 2018 à 18 h 31 min

Le parisianisme. …encore et toujours !!! Mais méfions nous de ceux qui se prennent pour des intellos et qui en fait étalent leurs lectures sans avoir lus les livres dont ils parlent…quelques phrases piquées ça et la…des extraits de résumé et le tour est joué il en est de même pour la musique…l’art…la chanson. Comme si être populaire était une honte !!!

J-L Saut · 21 juillet 2018 à 0 h 53 min

Rien à voir entre qualité et popularité. Tant mieux que des livres soient lus, c’est un bon moyen pour que les lecteurs recherchent de meilleurs livres.

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